Pourquoi le monde riche est en train de mourir, et comment le sauver?

Dans sa dernière vidéo, l’économiste Joeri Schasfoort livre un exposé neutre sur la natalité catastrophique des pays riches. Elle est intitulée “Pourquoi le monde riche est en train de mourir, et comment le sauver?”. Pour une fois, la solution n’est pas l’immigration. C’est une vidéo importante et je sais que comme elle est en anglais, elle ne sera pas regardée ni relayée. Pourtant le sujet est vraiment essentiel et traité ici de manière rationnelle et documentée. Voici un résumé des points essentiels de la vidéo :

  1. Dans les pays pauvres, les adultes ont un intérêt à avoir un grand nombre d’enfants pour assurer leurs vieux jours et leur situation financière. Les enfants ne sont pas une charge mais un investissement voir une source de revenus, car oui, ils travaillent très tôt. Rien ne les protège et l’intégration économique est très facile car ce sont des économies très rudimentaires. Avoir un enfant dans un pays riche est beaucoup moins rentable que d’en avoir un dans un pays pauvre.
  2. Dans les pays riches, l’intégration d’une personne dans l’économie est bien plus complexe et requiert beaucoup plus d’investissement. Les enfants ne travaillent évidemment pas, doivent être instruits pendant de longues années, et ne sont pas directement les soutiens financiers des parents une fois leurs vieux jours venus. Il y a un triangle qui se met en place avec trois enjeux : les adultes veulent des enfants, ils veulent privilégier la qualité sur la quantité, ils veulent également continuer d’avoir des loisirs et une vie professionnelle. Le temps et l’argent étant limités, ils doivent choisir comment équilibrer les trois points de ce triangle.
  3. Parmi les pays riches, contrairement à ce que l’on croit, et c’est un point essentiel, les pays où les femmes sont les moins actives sont aussi ceux où la natalité est la plus catastrophique : Espagne, Italie, Japon, Corée du Sud, etc. L’activité des femmes n’est pas un désavantage mais un avantage crucial pour la natalité. Lorsque le pays dispose d’une structure familiale rigide où la femme est beaucoup plus désavantagée que l’homme lors d’une naissance, la natalité plonge encore plus. Il faut voir à ce titre l’exemple des pays asiatiques, très traditionnels, qui présentent les pires chiffres. Dans ces pays, le couple marié est une institution régie par des milliers de règles très strictes, ce qui ne fait que freiner l’envie des couples de s’engager et de faire des enfants.
  4. Dans les pays riches, le niveau d’éducation n’a pas réellement d’impact sur la natalité. Les adultes mal diplômés n’ont pas la sureté de l’emploi qui permet d’envisager une vie familiale, les adultes bien diplômés n’ont pas le temps d’avoir une vie familiale. Le diplôme est un investissement qu’il faut rentabiliser.
  5. Trois normes sociales sont indispensables pour avoir une bonne natalité : un système de garde d’enfants qui soit abordable, le partage équitable des taches entre l’homme et la femme, ne pas avoir de système éducatif exagérément compétitif.
  6. Les solutions qui peuvent marcher et qui sont acceptables politiquement découlent de ces constats : faciliter drastiquement la vie des femmes actives, faciliter l’accès aux crèches, ne pas revenir sur les allocations familiales, avoir un système éducatif suffisamment qualitatif et raisonnablement élitiste pour ne pas nécessiter un investissement considérable des parents, ne pas étouffer les couples sous le poids des conventions.

Peter Columns

Entrepreneur, ingénieur spécialisé dans les technologies d’Intelligence Artificielle.