La question de l’immigration de travail, carnet de notes

Difficile de dire que l’immigration est intégralement nuisible pour l’économie. Une partie, oui. C’est indéniable. Si on ne gère pas le vieillissement, sans immigration de travail, c’est impossible. Sauf faillite. Le natalisme est vital pour freiner le vieillissement de la population. Les coûts d’un vieillissement de la population sont énormes, à tous les niveaux. Mais une politique nataliste mettra 20 ans à marcher. Les enfants ne sont évidemment pas, contrairement aux immigrés, directement déployables sur le marché du travail, prêts à payer les retraites et les soins dans les hôpitaux, et in fine à faire baisser le poids croissant qui pèse sur l’activité. Le déclin démographique est la cause profonde de tous les problèmes économiques, mais c’est une chose qui va prendre des décennies pour se régler. Rien que sur les trois prochaines années, nous allons devoir payer presque 580 milliards d’échéances de dette. Il nous faut donc des solutions immédiates.

On ne convaincra pas sur le sujet économique en rejetant intégralement l’immigration. Sur l’immigration de travail, il faut un discours qui soit plus nuancé. Cela veut dire qu’il faut changer la nature des flux, comme l’a fait le Danemark, qui a européanisé son immigration. La remigration ne doit pas être incompatible avec l’immigration de qualité. Organiser le retour des délinquants, des volontaires, éventuellement des inactifs et permettre une immigration choisie, non-africaine, sans naturalisation. Un chiffre que je trouve vraiment important : seulement 12 à 16% des visas qui sont délivrés en France chaque année concernent l’immigration de travail. Voilà déjà de quoi réduire 86% des flux. Le reste n’a tout simplement pas lieu d’être. Nous pourrions partir de là.

Pour nous sortir de notre situation calamiteuse, il nous faudrait six points essentiels :

  • Une politique d’aide à la robotisation
  • Une politique d’aide à la natalité pour les couples actifs
  • Une politique de remigration ciblant les délinquants et criminels avec la déchéance de nationalité, les volontaires avec une aide au retour, et les inactifs en restreignant la possibilité de rester sur le territoire au bout d’un certain temps au chômage.
  • Une politique (libérale?) pour stopper l’hémorragie que représente l’émigration en France. Nous devons faire revenir les Français prêts à bosser, plutôt que de les pousser à partir.
  • Une politique d’immigration de travail très encadrée, avec des conditions de naturalisation extrêmement strictes, et une caution à verser.
  • Une politique de gestion des coût des retraites, qui peut passer par exemple par la création d’un emploi senior, permettant si la personne le souhaite de toucher la moitié de sa retraite tout en continuant de travailler au sein de l’entreprise pour un salaire plus réduit.

Il faudrait réussir à sortir de ce débat où nous devrions déterminer scientifiquement si l’immigration est globalement positive ou négative. Il y a des points positifs et négatifs. Nous devons faire le tri, et en tirer le plus de positif possible. L’immigration n’est pas un bloc insécable. Elle est constituée de plusieurs flux, et de nombreuses personnes aux origines et aux intentions différentes. Une immigration européenne de travail peut être positive, facilement intégrable, elle peut représenter un véritable flux qui entre et sort du pays en proportions égales. Si l’objectif est de progresser avec les voix du centre-droit, alors c’est le meilleur chemin possible.

Il faut aussi avoir conscience que la France doit commencer à se battre pour avoir les meilleurs immigrés, parce que le temps avance, la natalité mondiale s’effondre, et il devient de plus en plus difficile d’obtenir une immigration de qualité pour palier au vieillissement mondial. Il faut aussi avoir conscience que lorsqu’une immigration est faiblement positive économiquement, elle doit être massive pour compenser le vieillissement des autochtones. Mieux vaut un ingénieur que cent livreurs deliveroo pour payer les retraites. Nous devons choisir ceux que nous voulons, et nous devons nous battre de sorte à les obtenir. Sinon, oui nous aurons l’Afrique et tous ses problèmes. 

Aux Etats-Unis, 44% des fondateurs de sociétés valorisées à plus d’un milliard de dollars sont issus de l’immigration. Mais les hispaniques, par exemple, qui représentent la plus grande part du changement de population, sont insignifiants dans cette statistique. Il n’y a tout simplement pas de lien de corrélation là-bas entre la richesse apportée par ces fondateurs d’entreprises, et le changement de peuple. En effet, les fondateurs sont issues d’une immigration essentiellement européenne (dont une bonne proportion est… française) et asiatique. C’est cette distinction que nous devons réussir à apporter.

Nous devons aussi prendre conscience que la France a une politique d’immigration aussi catastrophique qu’unique, qui ne correspond pas du tout à ce que font des pays comme l’Allemagne, par exemple, bien plus tournés en termes d’immigration, malgré les volumes, vers l’Europe.

 

Immigration : les chiffres pour 2022 | vie-publique.fr

Peter Columns

Entrepreneur, ingénieur spécialisé dans les technologies d’Intelligence Artificielle.