De 2008 à 2015 émergèrent trois opus de la saga vidéoludique The Witcher, réalisé par le studio CD Project, basée sur les récits fantastiques de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, dépeignant un univers médieval vaste, sombre et complexe, débordant de mythologie slave, soumettant le joueur à des choix moraux difficiles. L’attrait mondial pour cet univers donna lieu à une nouvelle adaptation, cette fois ci sous la forme d’une série télévisée produite par Netflix.
Tentative d’altération de l’imaginaire européen: l’exemple de la série Netflix en préparation sur l’univers de The Witcher
Pour cette univers prenant racines dans les profondeurs de l’Europe centrale, les choix effectués par la réalisation laisse d’ores-et-déjà un goût amer. Bien sur, comme pour de nombreuses productions modernes, le choix a été fait d’imposer un casting comprenant une très forte diversité raciale, quitte à changer radicalement les personnages de groupe, sans cohérence particulière avec l’histoire.
A gauche: l’actrice choisie pour incarnée Triss Merigold dans la série The Witcher produite par Netflix.
A droite: le personnage de Triss Merigold.
Face à ces changements, la réalisatrice a livré ces propos à la presse:
“I’m a huge fan of the games. That being said, what I really tried to steer away from is that the video games right now are the sole visual representation of these stories and we needed to create our own visual representation.”/”Je suis une grande fan des jeux. Ceci étant dit, j’ai vraiment essayé de m’éloigner des jeux vidéos qui sont l’unique représentation de ces histoires et nous avons besoin de créer notre propre représentation visuelle.”
Ce qui est pointé par la réalisatrice est que les jeux sont la seule représentation visuelle réellement connue du public, et qu’elle désire donner une autre représentation visuelle de cet univers. Sa première décision concernant cette représentation alternative est donc d’ajouter une diversité ethnique absente de l’univers originel.
Or, le problème est que la représentation actuelle de cet univers s’ancre dans un imaginaire blanc. Donner une représentation alternative arrachant cet univers à cet imaginaire est sans espoir pour le résultat final.
De tels choix de production sont d’ailleurs très courants depuis maintenant une décennie. Le processus est souvent le même: ressusciter un classique du cinéma et l’altérer pour y ajouter une diversité raciale. Force est de constater qu’une telle résurrection est toujours un échec critique.
Le naufrage inéluctable des productions vivre-ensemblistes: l’artiste au service de la dernière mode idéologique plutôt qu’au service de son œuvre.
L’absurdité d’une telle pratique repose sur le fait que les bases de l’univers présenté au spectateur ne seraient pas occidentales. Ainsi toute population alternative pourrait substituer les personnages de base du récit. Or, cela ne fonctionne pas pour trois raisons.
1 – La cohérence du récit est brisée
Oui, les différents peuples sont rattachés à différentes cultures, différentes architectures, différents modes de vie, différentes mœurs. Ils forment un ensemble cohérent auquel le spectateur peut se rattacher. Il ne viendrait pas ainsi à l’idée de produire un film sur le Japon du XIXe où la moitié de la population serait mexicaine. En brisant ces codes, l’immersion dans cet univers est perdue. Oui, le physique des acteurs raconte déjà une histoire.
Ce n’est simplement plus l’histoire que l’on voulait entendre. C’est une autre histoire qui n’a plus rien de plaisante ou de mystérieux. C’est un univers qui se retrouve rétréci d’un seul coup, pour le faire rentrer dans une boite à chaussure. Il n’est plus possible de le poursuivre par sa propre imagination.
2 – Le production manque de respect à l’œuvre, pour satisfaire ses propres désirs idéologiques
Le fait de placer son propre prisme idéologique au dessus de l’œuvre est un très mauvais signe pour la qualité même de l’œuvre. Un manque de respect aussi marqué pour l’œuvre ne tarde jamais à transparaitre dans la réalisation en général.
Si les nouvelles productions de Disney s’étaient plus concentrées sur une bonne écriture des derniers développements de la saga Star Wars, plutôt que sur l’équilibrage des quotas raciaux et de genres, il aurait été possible que l’on se souvienne de ces films après l’horizon 2025.
Un film ne peut pas être mémorable si les intentions de ses réalisateurs et producteurs sont fondamentalement mauvaises. Encore une fois, nous retrouvons ces deux formes d’art: l’œuvre au service de l’artiste, et l’artiste au service de l’œuvre. L’œuvre périssable et l’œuvre impérissable.
3 – Une œuvre durable ne flatte pas la petite idéologie du moment mais l’identité profonde
Pourquoi est ce que l’œuvre de Tolkien est un aussi grand succès? Parce qu’elle transpire l’âme occidentale, même dans l’univers fictif qu’elle propose. Ce sont des livres et des films qui nous parlent.
En plaçant leur idéologie au dessus de la cohérence de l’histoire qu’ils devaient raconter, les réalisateurs s’assurent que leur œuvre ne survive pas à leurs idées. Or, leurs idées sont plus que mortelles. Elles sont éphémères, phénomène d’une simple mode. Moquées et oubliées dès le lendemain.
Là où l’histoire racontée pouvait parler à notre identité profonde en nous faisant vivre des histoires mythologiques et en faisant vibrer notre fibre civilisationnelle, elle se contente de délivrer un discours politisé indigeste à peine cinq années plus tard.
L’industrie culturelle à l’assaut du reconditionnement culturel des jeunes Européens se confronte à un enjeu qui la dépasse. L’intégration de la diversité raciale dans une œuvre ancrée dans un imaginaire blanc la rend faible et périssable.
Résistances dans l’industrie culturelle
On peut noter que l’industrie du jeu vidéo résiste bien. Or cette industrie est plus importante que celles de la musique et du film réunies. Elle est aussi celle qui puise le plus dans notre mythologie. Dans cette branche, ce sont les plus gros blockbusters qui se plient aux règles de cet imaginaire blanc (ex: God of War).
Lorsque Kingdom Delivrance fut violemment critiqué pour avoir osé dépeindre la Bohème du XVe siècle comme une contrée blanche, ses directeurs artistiques rejetèrent en bloc ces critiques et déclarèrent que certains historiens cités par les journalistes-critiques n’existaient simplement pas et qu’aucune référence à leur sujet ne pouvait être trouvée.
De même l’adaptation de l’univers de The Witcher à l’écran par Netflix essuie de très violentes critiques pour ses choix de casting même de la part de franges de la population qui sont très loin d’adhérer aux thèses identitaires. Il est notable que nombre de personnes qui ne sont pas d’origine européenne sont déçues du non-respect du matériau de base également. Il est probable de ce fait que la série ne touche pas son public.
Notre mythologie est riche et s’adresse encore essentiellement aux Européens qui désirent entendre parler d’elle. Par conséquent, pour des projets se tournant vers le fantastique/médiéval/futurisme, la tendance naturelle sera au respect de l’identité européenne par le choix d’un casting blanc (exemple avec le succès international de Game of Thrones).
Cette veine de notre culture est profonde et s’adapte très bien à la culture populaire. Elle est ce qui parle même aux plus déculturés d’entre nous. L’univers de Tolkien reste dans cet esprit une influence majeure. Il est très facile pour n’importe quel enfant européen de tomber amoureux de la mythologie grecque ou nordique. Et cet amour ne s’oublie pas.
L’imaginaire blanc vu par les non-européens
Pour terminer, il faut parler du regard des Européens sur le propre imaginaire, mais il faut prendre aussi en considération le regard des autres populations sur l’imaginaire des Européens. Cet imaginaire a été aimé et consommé pendant des décennies au niveau mondial pour la simple raison que l’imaginaire européen, avec des Européens, faisait rêver le monde entier. C’est ce qui explique encore aujourd’hui que l’Europe soit le centre du monde en terme de tourisme, et que personne n’apprécie de visiter Paris et de se rendre compte de ce que la ville est devenue. Les Européens ont été aimés au sein de leurs fictions même par des populations non-européennes, parce qu’ils proposaient un imaginaire autrement plus vaste et puissant qu’un carcan idéologique pauvre et uniformisateur.
Ce remplacement n’est en vérité souhaité par personne, et ne fait qu’appauvrir de jour en jour l’univers imaginaire européen que le monde entier avait pourtant envie de voir se développer.
Conclusion
Bien sur l’objectif est clair: face aux transformations démographiques et aux remplacements de population en cours, il est nécessaire d’effacer le passé.
Il est pourtant évident que les blancs ont le droit, comme tous les autres races et peuples, à leur propre imaginaire. Nous vivons des temps de tels progrès qu’il est nécessaire pour les “progressistes” de camoufler les altérations qu’ils imposent, afin que le peuple ne se réveille pas violemment réactionnaire d’ici peu.
Les œuvres vivre-ensemblistes ne s’enracinent pas malgré toutes les tentatives. Elle sont bâclées et souffrent de l’égo et des motivations idéologiques de leurs réalisateurs. Elles cherchent à instiller des idées qui contreviennent à tout notre imaginaire plutôt que de chercher à l’épouser pour créer de la beauté.
Fort heureusement, de très nombreuses œuvres ont déjà été écrites et réalisées avant l’arrivée de cette vague de réécriture historique. D’autres continuent même d’être réalisées et réussissent à passer à travers le feu des auto-dafés vivre-ensemblistes. De fait, même lorsque l’histoire aura été détruite, nous reviendrons toujours à cette mythologie qui transparait de toutes ces œuvres.
La menace fondamentale pour les progressistes est qu’une mythologie ne peut se construire sans plonger profondément dans le passé. Malgré tous leurs efforts pour altérer la façon dont nous nous percevons nous-mêmes, l’imaginaire blanc persiste, et l’attaquer ne fait que renforcer considérablement les forces de ceux qui s’opposent à ce remplacement général.
Entrepreneur, ingénieur spécialisé dans les technologies d’Intelligence Artificielle.